Miracles de la Médecine Psychosomatique

From The TMS Wiki
Jump to: navigation, search

Cette page est une traduction de l'article original Miracles of Mindbody Medicine d'Alan Gordon (article extrait du journal HCJP de Janvier 2010).


Quelques professionnels de santé, de plus en plus nombreux, soutiennent la théorie selon laquelle la douleur chronique résulterait souvent d'un phénomène psychologique qui pourrait répondre efficacement à un traitement psychothérapeutique. Alan Gordon et ses confrères vous racontent l'histoire du Syndrome de Tension Musculaire (STM).


An image of Alan Gordon
Alan Gordon

Tout le monde a déjà ressenti une douleur physique à un moment ou à un autre de sa vie. Mais pour certains, cette douleur est particulièrement intense et persistante. Albert Schweitzer a dit un jour "La douleur est un fléau de l'humanité encore plus terrible que la mort elle-même"[1] - et beaucoup d'entre nous, qui ont déjà ressenti des douleurs de manière chronique, seraient bien d'accord avec cet homme. Pendant des années, la communauté médicale s'est efforcée de comprendre la cause d'une multitude de douleurs chroniques présente partout dans le monde. Rien qu'aux Etats-Unis d'Amérique, plus de 70 millions d'adultes souffrent de douleurs chroniques[2], amenant des dépenses de santé de plus 100 milliards de dollars par an[3]. Les traitements habituels contre la douleur chronique incluent l'acupuncture, la neurostimulation électrique transcutanée, les ultrasons, le bloc nerveux, la kinésithérapie, la mésothérapie, les médicaments antalgiques et la chirurgie[4]. Il a été démontré que ces interventions ont une efficacité limitée en ce qui concerne le soulagement des douleurs sur le long terme[5]. L'un des experts de la douleur les plus avant-gardistes, Dr Patrick Wall, avançait récemment qu'il était temps de changer de paradigme dans la façon dont nous considérons les mécanismes de la douleur[1]. Cet article a donc pour but de vous fournir une nouvelle perspective sur les tenants et aboutissants de la douleur chronique ainsi que sur son traitement.

La Connexion Corps-Esprit

A la fin des années 60 et début des années 70, Dr John Sarno était responsable du service de consultation de l'Institut de médecine physique et réadaptation Rusk, au centre médical Langone de l'Université de New York. Traitant au départ des patients souffrant de douleurs cervicales, des épaules ou bien du dos, il pratiquait en utilisant des techniques conventionnelles de gestion de la douleur, et se sentit de plus en plus frustré par les résultats obtenus, qui étaient imprévisibles et trop variables. Ce qui était encore plus troublant, c'est que souvent ses patients ne ressentaient pas de douleurs à l'endroit où l'on pouvait s'y attendre, compte-tenu des données de l'examen physique[4]. Sarno commença alors à s'intéresser de plus près aux antécédents médicaux de ses patients. Il fut surpris de retrouver que 88 pour cent d'entre eux avaient des antécédents d'une ou plusieurs pathologies liées au stress, comme les ulcères, les maux de tête, ou le syndrome du côlon irritable. Il commença alors à se demander "Serait-il possible que l'essentiel des douleurs musculo-squelettiques soit liée au stress, ou à une tension interne, plutôt qu'être le résultat d'une lésion structurelle ?"[6]


Le Mystère de la Douleur
Depuis près d'un siècle, les médecins et psychologues s'intéressent au lien existant entre le cerveau et les symptômes physiques de la douleur. Sigmund Freud, Jean-Martin Charcot, et Franz Alexander se sont bien étendus sur le sujet[7]. Mais ce n'est que récemment que la recherche a commencé à explorer plus précisément ce lien.

Le Coup du Lapin
Le coup du lapin (ou "whiplash" en anglais) est un terme désignant une douleur au cou ou à la tête le plus souvent induit par une collision sur la route avec un impact venant de l'arrière d'un véhicule. Des recherches ont montré que près de 10 pour cent des blessures du type coup du lapin mènent à un handicap permanent[8]. Le responsable de l'association des Assureurs Britanniques a récemment signalé que la douleur du coup du lapin était devenu une véritable épidémie en Grande-Bretagne[9], alors qu'en Norvège, seulement 2 pour cent de la population ayant été victime d'un coup du lapin déclarent avoir un handicap chronique en conséquence[10]. La communauté médicale s'est montrée perplexe face à ce phénomène, étant donné que l'on ne retrouve aucune étiologie structurelle pouvant expliquer que cette pathologie puisse persister et devenir chronique[11]. Afin d'essayer de mieux comprendre ce syndrome énigmatique, une équipe de chercheurs s'intéressa à la Lituanie. En Lituanie, la population générale ne semble pas sensibilisée au fait que le coup du lapin puisse mener à une invalidité potentielle. Les chercheurs ont voulu savoir si le fait qu'ils ne soient pas au courant de cette conséquence possible pouvait avoir un impact sur la prévalence de ce symptôme. Ils se sont alors entretenus avec 202 victimes de collision, ainsi qu'avec 202 sujets contrôles. Leurs conclusions ont stupéfait la communauté médicale. Pas une seule victime de collision ne ressentait de douleur cervicale ou céphalées persistantes au décours de leur accident[12]. Le syndrome n'existait tout simplement pas, incitant un journal médical à publier un article intitulé "La meilleure approche face au problème des douleurs du coup du lapin ? Un billet pour la Lituanie, s'il vous plait"[13]. Les résultats surprenants de cette étude Lituanienne amenèrent un groupe de chercheurs à faire l'hypothèse que la cause des douleurs cervicales chroniques du coup du lapin n'était pas reliée à une lésion physique. Afin de tester cette théorie, ils conçurent une expérience dans laquelle 51 volontaires subissaient une collision placebo. L'étude comprenait un système de simulation d'accident de voiture, avec les points de vue et sons correspondants, pour donner l'impression aux sujets qu'un accident venait d'avoir lieu, sans qu'il n'y ait virtuellement d'impact physique subi par le corps. Trois jours après cette collision placebo, 20 pour cent des sujets étudiés ont rapporté des symptômes de douleurs cervicales du type coup du lapin, et 10 pour cent étaient encore symptomatiques quatre semaines après l'accident simulé. Le simple fait de s'imaginer avoir vécu un accident était suffisant pour générer une sensation douloureuse chez ces sujets. De plus, ces chercheurs ont constaté que la présence de facteurs psychologiques permettait de prédire avec une forte sensibilité qui, de l'ensemble des sujets, développerait des symptômes douloureux[14].

Les Maux de Dos
Aux Etats-Unis, les lombalgies sont la seconde raison de consultation médicale des patients après le rhume[15]. Mais bien que le travail manuel ait diminué, et que les techniques médicales aient largement évoluées, les maux de dos sont bien plus prévalents qu'il y a 40 ans[16]. En effet, entre 1964 et 1994, le taux de demande d'invalidité du fait de lombalgies aux Etats-Unis a augmenté 14 fois plus que la croissance démographique de la population[15]. Bien que l'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) soit souvent utilisée pour retrouver l'étiologie des maux de dos, c'est un outil d'évaluation insuffisant et peu efficace. Les auteurs d'un article du New England Medical Journal of Medicine ont retrouvé que 64 pour cent des sujets inclus qui ne souffraient pas de maux de dos avaient des bombements de disques intervertébraux ou des protrusions. Ils en ont conclu que de telles anomalies de la colonne vertébrale sont souvent des incidents bénins, et non reliés à la douleur[16]. Des études plus poussées ont montré l'absence de corrélation significative entre lombalgies et dégénerescence de disques intervertébraux[17]. En fait, 85 pour cent des personnes souffrant de maux de dos n'avaient aucune cause physique apparentée[18]. Tout comme les douleurs cervicales apparaissant après un coup du lapin, l'énigme des lombalgies chroniques a continué de rendre perplexe la communauté médicale. Un groupe de chercheurs de l'Université de Washington a tenté d'apporter un éclairage sur ce phénomène. Dans l'une des plus importantes étude jamais conduite sur les maux de dos, les investigateurs ont retrouvé que les facteurs psychologiques étaient bien plus prédictifs de l'apparition des douleurs que toute autre variable physique analysée. Ils ont mis en avant plus particulièrement que les sujets ayant rapporté n'avoir "pratiquemment jamais" apprécié les tâches effectuées dans leur travail étaient deux fois et demi plus exposés aux douleurs de dos que les sujets qui avaient "quasiment toujours" apprécié leur travail[19].

Le Syndrome de Tension Musculaire

Après avoir mené ces recherches sur les douleurs musculo-squelettiques (voir encadré plus haut), et avoir suivi des milliers de patients, J. Sarno a pu en conclure que la plupart des syndromes douloureux au niveau du cou, des épaules ou du dos n'était pas le résultat d'une lésion nerveuse, musculaire ou ligamentaire, mais plutôt la conséquence de processus psychologiques. Il attribua le nom de Syndrome de Tension Musculaire (STM, ou TMS en anglais[6]) à ce phénomène. En plus des douleurs musculo-squelettiques, J. Sarno mit en avant que la fibromyalgie, les céphalées chroniques, les tendinites, les troubles gastro-intestinaux, les douleurs pelviennes, et d'autres syndromes douloureux pouvaient également être des manifestations physiques de ces mêmes processus psychologiques sous-jacents. En 1979, J. Sarno commença à réunir des patients qui souffraient de symptômes médicalement inexpliqués dans des séminaires informatifs sur les mécanismes de leur douleur. Cela englobait plusieurs sujets comme les mécanismes d'apparition de la douleur du STM, sa raison d'être, de quelle manière elle est maintenue, et les différentes étapes nécessaires permettant de vaincre ces symptômes. Souvent, cette psychoéducation seule arrivait à soulager au moins partiellement les personnes souffrant de douleurs chroniques. Dans certains cas, il orientait ses patients vers des psychologues spécialisés dans la prise en charge du STM pour un traitement plus complet[4,6].

Physiologie du STM

Lorsque l'on diagnostique le STM pour la première fois chez ces personnes souffrant de douleurs, ils réagissent souvent en disant "Seriez-vous en train de penser que tout cela est dans ma tête ?". La réponse à cela est irrévocablement "Non". Bien que l'origine de la douleur ne soit pas organique ou structurelle par nature, la douleur est assurément réelle[4,6,7]. John Sarno a émis l'hypothèse que le système nerveux autonome serait responsable de la grande majorité des syndromes douloureux chroniques. Ce système contrôle la circulation du sang dans le corps : par exemple, il induit une augmentation du flux sanguin dans les joues lorsqu'une personne est embarrassée; il provoque donc une réaction physiologique à un facteur déclenchant psychologique. Le système nerveux autonome peut aussi réduire le flux sanguin dans certains muscles, nerfs, ligaments et tendons dans le corps. Lorsque cela arrive, les tissus se retrouvent avec moins d'oxygène disponible, et le résultat se fait sentir par des symptômes tels que la douleur, l'engourdissement, des picotements et parfois une faiblesse (musculaire, etc...)[4]. Différentes études ont montré des résultats confirmant cette hypothèse[20,21,22]. Lorsque le diagnostic de STM est posé, il est expliqué aux patients que leur douleur, bien que réelle, n'est pas dûe à une lésion structurelle, mais est plutôt une réponse physique à un processus psychologique. En d'autres termes, le cerveau est responsable de l'apparition de cette douleur. Ceci mène bien sûr à la question : Pourquoi ?

Le Rôle de la Douleur dans le STM

Notre corps tente souvent de nous aider de façons qui dépassent parfois notre capacité de compréhension. Les attaques de panique, par exemple, arrivent souvent de manière innoportune et sont pénibles à vivre. Mais en produisant ces attaques de panique, le corps cherche en réalité à augmenter ses chances de survie face à une menace perçue[23]. Le résultat peut paraître désagréable, mais l'intention est noble. Notre corps essaie de nous aider. C'est la même chose pour la douleur. En 1918, le psychiatre Henry Maudsley écrivait que "La peine qui ne peut être ventilée par les larmes peut être amenée à faire pleurer d'autres organes"[24]. Quand nos capacités psychologiques habituelles à prendre sur soi sont dépassées, nous sommes capables de créer physiquement de la douleur psychologique[25]. Dans de telles situations, le cerveau se rend compte que les émotions sont trop douloureuses à supporter, et il tente alors de protéger la psyché. Expérimenter la douleur au niveau physique, aussi terrible que cela puisse être, est plus tolérable pour le cerveau que de ressentir une profonde douleur psychologique. C'est avant tout un processus inconscient. Le neuroscientifique Paul Whelan a écrit que "la plupart des choses que nous faisons chaque minute de chaque jour est inconscient"[26]. De ce fait, beaucoup de gens ne sont pas conscients d'avoir des émotions refoulées en eux. En réalité, lorsque des patients souffrant de STM sont au départ questionnés, ils précisent pour beaucoup d'entre eux "se sentir bien" psychologiquement. Ce n'est qu'après une enquête plus précise que la douleur émotionnelle est retrouvée. Du fait de différents types d'expériences de vie, certaines émotions peuvent être considérées comme "interdites". Par exemple, il se peut qu'un enfant ayant grandi auprès d'une mère alcoolique apprenne que la colère est trop effrayante à ressentir. Il se peut qu'un adolescent à qui l'on n'a pas autorisé de pleurer lors de l'enterrement de son père l'interprète comme un message qui le suivra toute sa vie : "la tristesse n'est pas une émotion acceptable". Les patients souffrant de STM évitent un grand nombre d'émotions et sentiments, comme la colère, la tristesse, l'impuissance, la dépendance, l'envie, la haine, la culpabilité ou encore la joie. J. Sarno, et certains psychologues avec qui il a travaillé, a constaté que lorsque les patients souffrant de STM portaient toute leur attention sur leur douleur physique, ceux-ci étaient moins aptes à se concentrer sur leur douleur psychologique[7]. Beaucoup de personnes, pour ne pas dire la plupart des gens, ont vécu ce processus d'être distraits d'émotions difficiles à vivre. Pour soulager de l'angoisse ou une dépression, les gens se ruent sur la nourriture, fument, boivent de l'alcool, prennent des drogues ou rongent simplement leurs ongles. Toutes ces activités permettent de détourner l'attention d'une douleur émotionnelle vers une autre sensation. Le fait de créer une douleur physique est un moyen pour notre cerveau inconscient de détourner notre attention.

Le Traitement du STM

Avant que le diagnostic de STM soit posé, il est essentiel qu'un médecin élimine toute cause purement physique pouvant potentiellement provoquer ces symptômes douloureux. Une fois que le diagnostic de STM est cliniquement posé, l'acceptation de ce diagnostic par le patient fait alors partie intégrante de son rétablissement. Et ceci pour une simple raison : tant qu'un patient persistera à penser à la douleur comme un processus d'origine physique, cela continuera à servir la raison d'être psychologique de la douleur[7]. Un des rôles du psychothérapeute spécialisé dans la prise en charge du STM est d'aider le patient à considérer sa douleur comme une expression somatique de processus psychologiques sous-jacents. Cela est rendu possible en informant le patient sur les effets des émotions sur le corps, ainsi qu'en soulignant les corrélations entre la douleur physique et les problématiques émotionnelles (E.Sherman, communication personnelle, 09/05/09). Un des objectifs principal du traitement du STM est d'aider les patients à redéfinir la signification de leur douleur[4]. Plutôt que de porter leur attention sur la douleur en l'associant à un sentiment de frustration, de peur, et d'impuissance, le patient apprend à se servir de la douleur comme un guide introspectif, vers ce qu'ils ressentent intérieurement[7]. Ma douleur vient de se faire plus intense, qu'est-il en train de se passer sur le plan psychologique là, maintenant ? Les symptômes agissent souvent comme un panneau de signalisation indiquant les problématiques émotionnelles non résolues. La douleur existe pour une raison. C'est la manifestation d'émotions qui, du fait d'expériences accumulées tout au long de sa vie, sont devenues difficiles à tolérer. Une partie essentielle du traitement se résume à aider les patients à apprendre à reconnaître et identifier ces émotions difficiles à tolérer, et éventuellement accepter et exprimer ces parties douloureuses d'eux-mêmes (E. Sherman, communication personnelle, 09/05/09). Beaucoup de patients douloureux chroniques suivis et traités avec le programme du Dr Sarno ont commencé à montrer des améliorations significatives au fil du temps. En effet, il avait un taux d'amélioration clinique bien plus élevé chez ses patients qu'il traitait avec cette approche psychologique plutôt qu'avec ceux traités des années auparavant avec les différentes approches physiques classiques connues. Cependant, après avoir publié ses résultats dans la fin des années 70 et début des années 80, et malgré le succès du modèle du STM, il rencontra une résistance farouche de la part de la communauté médicale, notamment parce-que les concepts qu'il avançait allaient à l'encontre de la pensée médicale dominante de l'époque[7]. Très peu étaient convaincus à l'époque de la capacité du cerveau à produire des effets si profonds sur le corps. Par conséquent, le traitement du STM est resté relativement peu connu.

Les Preuves en faveur de la Méthode Psychothérapeutique du STM

J. Sarno dirigea trois études rétrospectives universitaires à l'institut Rusk en 1982, 1987 et 1999 dans le but d'évaluer l'efficacité de la méthode psychothérapeutique du STM. En tout, 371 patients souffrant de douleurs chroniques ont été sélectionnés au hasard pour suivre ce traitement. Ils étaient ensuite interrogés six mois à trois ans après le traitement afin d'évaluer leur niveau de douleur et leurs capacités fonctionnelles. Un total de 72 pour cent des patients ont rapporté ne plus du tout ressentir de douleur ou quasiment plus, tout en étant capables de pratiquer des activités sans restriction particulière; tandis que 16 pour cent ont noté une amélioration dans leurs symptômes, et 12 pour cent peu voire pas d'amélioration[4,6,7]. L'une des trois études était unique en cela qu'elle comprenait seulement des patients ayant des hernies discales objectivées. Plus d'un tiers de ces patients avait reçu l'indication d'une chirurgie au préalable par des médecins. Cependant, lorsque ces patients étaient interrogés entre un an et trois ans après avoir suivi la méthode psychothérapeutique du STM, un nombre remarquable de 88 pour cent des sujets ont signalé ne plus ressentir du tout de douleur ou quasiment plus[4]. Howard Schubiner, de l'Hôpital La Providence dans le Michigan, aux USA, a plus récemment dirigé une étude en collaboration avec une équipe de chercheurs de l'Université du Michigan, qui se trouvait être le premier essai contrôlé randomisé évaluant la méthode psychothérapeutique du STM. Cette étude suivait 45 patients souffrant de fibromyalgie, dont 24 d'entre eux étaient traités par l'approche psychothérapeutique du STM et 21 affectés au groupe contrôle qui attendaient sans traitement particulier. Après six mois, le groupe traité montrait un niveau de douleur significativement plus faible et une capacité fonctionnelle auto-évaluée plus importante que le groupe contrôle. D'autres essais contrôlés randomisés comparant l'efficacité de la méthode psychothérapeutique du STM à d'autres modèles de traitement de la douleur sont en cours (H Schubiner, communication personnelle, 28/07/09). En complément, plusieurs études en IRM fonctionnelles (IRMf) (qui mesurent l'activité cérébrale) pour évaluer l'activité des circuits de la douleur dans le cerveau avant et après traitement avec la méthode psychothérapeutique du STM sont en discussion. Ces études et d'autres ont pour but de fournir toujours plus de preuves scientifiques concernant l'efficacité de cette méthode psychothérapeutique.

Le Futur de la Méthode Psychothérapeutique du STM

Depuis des années, des dizaines de médecins et psychologues traitent les patients souffrant de douleurs avec cette approche psychothérapeutique, aux Etats-Unis comme en Europe. En Mars 2009, ils se regroupèrent à Ann Arbor, dans le Michigan, pour la première conférence professionnelle sur le STM. A cette conférence, des recherches ont été présentées, des théories discutées, et des plans élaborés dans le but de faire connaître le STM à la communauté médicale et à la population générale. Actuellement, une association officielle sur le STM est en cours d'élaboration, un programme d'accréditation est en cours de développement, et des fonds pour la recherche sont collectés. La deuxième conférence professionnelle sur le STM est prévue pour mars 2010. Lorsque John Sarno introduisit pour la première fois le concept de STM, le cerveau et le corps étaient considérés au départ comme des entités indépendantes. Les symptômes physiques étaient traités par des approches physiques, et les symptômes psychologiques étaient traités par des approches psychologiques. A présent, et plus que jamais, la communauté scientifique adopte progressivement le concept de connexion entre le corps et l'esprit : d'éminents neurobiologistes rédigent des livres sur les bénéfices de la méditation, de prestigieuses universités développent des centres de psychoneuroimmunologie. Patrick Wall insiste sur l'importance de changer de paradigme concernant la manière dont on considère la manière dont la douleur physique s'installe. L'approche du STM monte de plus en plus en puissance, et l'auteur et médecin Dr Marc Sopher exprime le sentiment de beaucoup d'entre nous en écrivant : "Finalement, je suis confiant dans le fait que la théorie sur le STM s'inscrira pleinement dans le courant de pensée médicale pour la simple raison qu'elle est pertinente, et actuellement plus efficace que toute autre approche dans la prise en charge de la douleur chronique"[27].

Alan Gordon est psychothérapeute spécialisé dans le traitement de la douleur chronique. Il vit à Los Angeles, en Californie, aux USA. Il est joignable via email : alantgordon@yahoo.com

Références

1. Melzack R, Wall P. The challenge of pain. London: Penguin Group; 2008.
2. Rosenblum A, Herman J, Fong C, Kipnis S, Cleland C, Portenoy R. Prevalence and characteristics of chronic pain among chemically dependent patients in methadone maintenance and residential treatment facilities. JAMA 2003; 289: 2370-8.
3. National Institute of Health. NIH guide: New directions in pain research I. September 4, 1998. Available via: http:// grants.nih.gov/grants/guide/pa-files/ PA-98-102.html Accessed 7/10/09.
4. Sarno J. Healing back pain. New York: Warner Books; 1991.
5. Wossmer B, Loosli P, Hochstrasser J. Multidisciplinary treatment of chronic pain – opportunities and challenges for collaboration between psychosomatic medicine and physiotherapy. Therapeutishce Umschau 2007; 64(10): 595-9.
6. Sarno J. The mindbody prescription: Healing the body, healing the pain. New York: Warner Books; 1998.
7. Sarno J. The divided mind: The epidemic of mindbody disorders. New York: Harper Collins Publishers Inc; 2006.
8. Mills H, Horne G. Whiplash - manmade disease? N Z Med J 1986; 99: 373–4.
9. Warning over whiplash ‘epidemic’. BBC News. November 15, 2008: 1-3. Available via: hppt://news.bbc.co.uk/2/hi/ health/7729336.stm.
10. Grady D. In one country, chronic whiplash is uncompensated (and unknown). Medical Science, New York Times; May 7, 1996.
11. Malleson A. Chronic whiplash. Psychosocial epidemic. Can Fam Physician 1994; 40: 1906-9.
12. Schrader H, Obelienniene D, Bovim G et al. Natural evolution of late whiplash syndrome outside the medicolegal context. Lancet 1996; 347: 1207-11.
13. Ferrari R, Kwan O, Russell AS, Schrader H, Pearce JMS. The best approach to the problem of whiplash? One ticket to Lithuania, please. Clin Exp Rheumatol 1999; 17: 321-6.
14. Castro WH, Meyer SJ, Becke ME, Nentwig CG, Hein MF, Ercan BI et al. No stress - no whiplash? Prevalence of ‘whiplash’ symptoms following exposure to a placebo rear-end collision. International Journal of Legal Medicine 2001; 114: 316-22.
15. Jensen M, Brant-Zawadzki M, Obuchowski N, Modic M, Malkasian D, Ross J. Magnetic resonance imaging of the lumbar spin in people without back pain. The New England Journal of Medicine 1994; 331: 69-73.
16. Harkness E, Macfarlane G, Silman A, McBeth J. Is musculoskeletal pain more common now than 40 years ago?: Two population-based cross-sectional studies. Rheumatology 2005; 44(7): 890-5.
17. Savage RA, Whitehouse GH, Roberts N. The relationship between the magnetic resonance imaging appearance of the lumbar spine and low back pain, age, and occupation in males. European Spine Journal 1997; 6(2);106-14.
18. White AA, Gordon SL. Synopsis: Workshop on idiopathic low-back pain. Spine 1982; 7: 141-9.
19. Bigos SJ, Battié MC, Fisher LD et al. A prospective study of work perceptions and psychosocial factors affecting the report of back injury. Spine 1991; 16(1): 1-6.
20. Fassbender HG, Wegner K. Morphology and pathogenesis of soft tissue rheumatism. Z Rheumaforsch 1973; 32(9): 355-74.
21. Lund N, Bengtsson A, Thorborg P. Muscle tissue oxygen pressure in primary fibromyalgia. Scandinavian Journal of Rheumatology 1986; 15: 165-173.
22. Ashina M, Stallknecht B, Bendtsen L et al. In vivo evidence of altered skeletal muscle blood flow in chronic tension- type headache. Brain 2002; 125: 320-6.
23. Levine P, Frederick A. Waking the tiger: Healing trauma. Berkley, CA: North Atlantic Books; 1997.
24. Lutz T. Crying: The natural and cultural history of tears. New York: Norton & Company; 1999.
25. McDougall, J. Theaters of the body: A psychoanalytic approach to psychosomatic illness. New York: W.W. Norton; 1989
26. Szegedy-Maszak M. Mysteries of the mind: Your unconscious is making your everyday decisions. US News and World Report 28/2/05; 53-61.
27. Sopher M. A family doctor’s experience with mindbody medicine. In: Sarno J. The divided mind. New York: Harper Collins; 2006.

--Guilhemcarle (talk) 10:13, 22 September 2015 (UTC)